AOC Terrasses du Larzac, Clairette du Languedoc et Coteaux du Languedoc

 

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Quelques Citations (glanées lors de mon dernier déplacement en Touraine & Anjou) :

"le meilleur vin n'est pas nécessairement le plus cher, mais celui qu'on partage" Georges Brassens

"Le simple geste d'ouvrir une bouteille de vin a procuré plus de bonheur à l'humanité que tous les gouvernements de l'Histoire Mondiale..."
Jim Harrison

"j'ai retiré plus de choses de l'alcool que l'alcool ne m'en a retirées" Sir Winston Churchill

"Les hommes sont comme les vins : avec le temps les bons s'améliorent et les mauvais s'aigrissent" Cicéron

"En matière de vin, je suis un amateur facile, je me contente toujours du meilleur" Sir Winston Churchill, inspiré d'Oscar Wilde

 

S’il tonne en avril…

 Edito Vitisphere – E-lettre N° 343 du 10/04/06

 … prépare tes barils. Tous les vignerons connaissent ce vieil adage, mais tous craignent de revivre les difficultés du millésime 2008 et de son mois de Mai pluvieux. La protection du vignoble est un sujet complexe mais primordial pour obtenir des vins de qualité. Chaque vignoble est différent. Une multitude de facteurs conditionnent l’état de la vigne et des raisins. Anticiper et prévenir… ces deux mots définissent le mieux la « bonne attitude » nous rappelle Philippe BANDIERA spécialiste de la vigne et des outils d’aides à la décision.

Le nième Plan Cancer, qui sera présenté dans quelques jours, va encore une fois, contre le cours de l’Histoire et de la Science, charger le vin de tous les maux. Que les dirigeants de l’INCa (« un machin » aurait dit De Gaulle) se rassurent : la dernière étude de l’OIV, confirme la baisse de la consommation de vin et la diminution des surfaces en vigne dans les pays de l’Europe latine. En France et en 50 ans, la consommation de vin a été divisée par 3 , et le nombre de cancers multiplié presque par 3 ! Comprenne qui pourra. Pas les vignerons assurément. Après le mois d’avril, il pourrait bien tonner du coté des vignobles !

Point de vue

Deux verres de vin rouge n'augmentent pas les risques de cancer

LE MONDE | 21.03.09 | 14h07  •  Mis à jour le 22.03.09 | 17h07

Fin février, coup sur coup, une étude majeure de l'université d'Oxford au Royaume-Uni et un rapport de l'Institut national du cancer en France ont conclu que l'alcool était cancérigène et ce dès le premier verre, y compris dès le premier verre de vin rouge.

Quelques jours seulement après la publication de l'étude d'Oxford et des conclusions de l'INCA, une nouvelle grande étude française, la cohorte Color, portant sur près de 100 000 personnes suivies pendant vingt-cinq ans, concluait, elle, que si l'alcool en général est bien un facteur de risque pour de nombreux cancers, la consommation modérée de vin rouge protège contre un certain nombre d'entre eux.

"Les recommandations nutritionnelles, aussi affirmatives qu'elles aient pu être, se sont révélées fausses, et même dangereuses"

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De fait, des siècles de sagesse populaire et de nombreuses études scientifiques ont associé la consommation modérée et régulière de vin rouge (au sein d'un repas) avec une bonne santé.

Que faut-il conclure ? Sur la base des études existantes, il semble clair que, dans de nombreuses circonstances, la consommation d'alcool augmente le risque de cancer. Toutefois, il n'existe pas de données suffisantes pour affirmer que la consommation modérée de vin rouge, au cours des repas, et dans le cadre d'un régime méditerranéen, est associée à un risque accru de cancer. Bien au contraire, on sait qu'elle est bénéfique contre les maladies cardio-vasculaires, et il reste fort possible qu'elle le soit aussi contre le cancer.

Essayons de comprendre ce qui explique ces confusions et justifie notre prudence :

Personne ne met en doute que la consommation excessive d'alcool est dangereuse pour la santé et induit des cancers. La plus dangereuse - et là toutes les études sont d'accord - étant la consommation dite binge drinking, qui consiste à se soûler en dehors des repas.

Surtout, le contexte alimentaire modifie considérablement la réponse de l'organisme à l'alcool. On a pu documenter, par exemple, qu'un déficit en acides gras oméga-3 et un excès d'acides gras oméga-6 (typiques des diètes anglo-saxonnes contemporaines) augmente de 5 à 10 fois la quantité de radicaux libres cancérigènes produits par la consommation d'alcool. De la même façon, plusieurs études ont montré que seules les femmes dont l'alimentation pauvre en légumes verts apporte moins de 400 microgrammes de folates par jour voient leur risque de cancer du sein augmenter avec la consommation d'alcool. Pas celles dont le régime est plus riche en folates - comme c'est le cas dans la diète méditerranéenne.

Un point capital de l'étude d'Oxford, qui a été peu discuté, est que l'augmentation impressionnante de 160 % du risque de cancer des voies aériennes et digestives supérieures (VADS) n'était observée que chez les fumeurs. Il n'y avait pas d'augmentation significative du risque chez les non-fumeurs. Encore une fois, c'est la synergie de nos habitudes, bonnes ou mauvaises, qui semble déterminante pour le développement des tumeurs.

En ce qui concerne le vin rouge en particulier, son effet protecteur est nettement plus marqué lorsque celui-ci est consommé dans un contexte précis : au cours d'un repas, et particulièrement dans le cadre d'une diète méditerranéenne. Ce régime alimentaire inclut de nombreux légumes riches en polyphénols, flavonoïdes, bêta-carotènes et folates (entre autres composés phytochimiques favorables à la santé), et un équilibre très favorable en acides gras oméga-3 par rapport aux oméga-6.

Par ailleurs, il reste vrai aussi que dans certains cancers, l'alcool, et le vin rouge en particulier, est associé à une réduction du risque. Dans l'étude d'Oxford, la consommation modérée d'alcool était associée à une réduction du risque pour le cancer du rein, de la thyroïde et du lymphome non hodgkinien. Une étude plus ancienne avait elle aussi constaté une réduction du risque pour le cancer de la prostate en relation avec la consommation de vin rouge. De plus, il existe une grande différence dans l'augmentation du risque de certains types de cancer selon le type de boisson alcoolisée consommée.

Par exemple, alors que dans l'étude d'Oxford le vin rouge n'a aucun effet sur le risque de cancer du foie, les autres types d'alcool augmentent de 31 % le risque de ce cancer. Une situation similaire est observée pour le cancer du côlon, la consommation modérée de vin rouge diminuant de 7 % le risque de ce cancer, alors que les autres boissons alcoolisées l'augmentent de 3 %

L'étude d'Oxford ayant été faite au Royaume-Uni, on sait que ces femmes représentent une population à haut risque de cancer étant donné la forte proportion d'entre elles ne mangeant pas une quantité suffisante de végétaux, consommant 15 à 30 fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3 et étant inactives physiquement avec un excédent de poids. Cela est très éloigné du rapport de 5/1 ou moins qui caractérise la diète méditerranéenne. Ce régime anglo-saxon riche en oméga-6 augmente considérablement le risque de cancer en lien avec l'alcool, un impact néfaste qui ne peut qu'être accentué par une hygiène de vie déficiente.

On connaît aussi de nombreux exemples où les recommandations nutritionnelles pour la santé, aussi affirmatives, voire péremptoires, qu'elles aient pu être, se sont révélées fausses, et même dangereuses. C'était le cas aux Etats-Unis dans les années 1960 de l'injonction d'abandonner le beurre pour des margarines à base d'huiles végétales, dont on sait aujourd'hui qu'elles ont été responsables d'une épidémie considérable d'infarctus (à cause de l'excès d'oméga-6 et d'acides gras trans dans les margarines industrielles).

C'était le cas, en France, de l'injonction d'abandonner l'huile de colza dans l'alimentation humaine, alors que l'on a découvert que c'est une des huiles qui protège le mieux le système cardio-vasculaire, et qu'elle contribue sans doute aussi à la réduction du risque de cancer, grâce à sa richesse en oméga-3.

Donc, même s'il ne faut pas prendre à la légère les résultats d'analyses aussi poussées que celles mises en avant par l'Institut national du cancer ni les résultats d'études aussi sérieuses que celle de l'unité d'épidémiologie de l'université d'Oxford, il faut néanmoins se rappeler que le potentiel de prévention du cancer par quelques modifications du mode de vie est beaucoup plus important (48 %) que l'augmentation du risque notée dans l'étude d'Oxford (11 %).

Et il faut se rappeler aussi qu'il est facile d'arriver à des conclusions erronées lorsqu'on analyse un facteur alimentaire particulier (comme la consommation de vin) en dehors de son contexte culturel et alimentaire. 

David Servan-Schreiber, professeur clinique de psychiatrie, université de Pittsburgh, chargé de cours à la faculté de médecine de Lyon, auteur d'Anticancer : prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles (Robert Laffont, 2007), directeur de www.guerir.fr

Richard Béliveau, titulaire de la chaire en prévention et traitement du cancer de l'UQAM, titulaire de la chaire Claude Bertrand en neurochirurgie du CHUM, chercheur au service d'oncologie, hôpital général juif de Montréal, coauteur des Aliments contre le cancer (Trécarré éd., 2006, avec Denis Gingras).

Michel de Lorgeril, cardiologue, chercheur au CNRS, investigateur principal de la Lyon Diet Heart Study (sur le régime méditerranéen) et coauteur du Pouvoir des oméga-3 (Alpen éd., 2005, avec Patricia Salen).

 Article paru dans l'édition du 22.03.09.
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Messieurs nos gouvernants, il devient extrêmement urgent de nous redonner notre dignité, arrêtez de nous taxer de dealers !!!
Les vignerons sont des paysans, façonneurs de paysages;  ils sont des porteurs de mémoire culturelle, sociologique et philosophique
leurs vins expriment leurs terroirs, la convivialité; ils délient les langues et sont source de civilisation depuis des millénaires...

Si vous continuez à ne voir en nous que des producteurs d'alcool, je pense ne pas me tromper en vous prédisant que dans 5 à 10 ans ce ne sera plus 10 milliards d'excèdent commercial, mais 5 milliards de déficit... et 600.000 chômeurs de plus que vous aurez !!!

Pensez-y avant qu'il ne soit trop tard, avant que la tendance soit irréversible...

Montrez-nous que vous êtes responsables...

Je vous invite à consulter, ci-dessous, un échantillon d'articles qui dressent le tableau d'un malaise grandissant :

Et s'il vous plait, arrêtez de vous obstiner à vouloir nous transformer en gratte papiers ; suspendez vos usines à gaz !!!
Nous sommes des Hommes de terroir. Nous ne souhaitons qu'une chose : être sur le terrain !!! au milieu de nos vignes et avec nos amis hédonistes du vin...

Article paru dans Vitisphere.com  (15/01/2009)

Le Président des Vins de Pays d'Oc interpelle la Ministre de la Santé

Le Président du Syndicat des Producteurs de Vin de Pays d'Oc, Jacques Gravegeal, a adressé une lettre ouverte le 13 janvier dernier à la Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot. Protestant contre "la décadence de la gastronomie française", Jacques Gravegeal en veut pour preuve la recette de poulet au Coca-Cola présentée récemment par le prestigieux magazine Elle à table,  pourtant"véhicule du « savoir faire gastronomique français »". Pour Jacques Gravegeal, le manque d'investissement de la filière vin dans la publicité conduit la presse à se tourner vers les ressources publicitaires d'autres acteurs du marché des boissons : "de grands groupes industriels". "A quand, les pâtes au « Redbull » conseillées pour les cantines scolaires ?" demande le Président d'Interoc.

Dans un plaidoyer en forme d'appel au secours, Jacques Gravegeal demande que l'Etat défende "haut et fort les couleurs magnifiques de ses territoires et de son patrimoine national". Il met pour ce faire en vis à vis les 2400 emplois que représente Coca-Cola en France et les 260 000 emplois directs de la filière vin dans la seule région Languedoc-Roussillon. Le Président d'Interoc rappelle également à la Ministre de la Santé l'importance du vin, de la gastronomie comme des paysages vignerons, dans le tourisme, autre secteur déterminant de l'économie française. Et l'invite à s'interroger avec lui sur le point de savoir si "la France préfère défendre le Coca-Cola plutôt que ses vins" (voir le communiqué de presse).

 

Article de Jean CLAVEL paru dans la Journée Vinicole N° 22.275 du 5 janvier 2009

Où va la viticulture française ?? 

Les faits :

La consommation de vin en France est sur une pente descendante, et rien n’indique que cette réduction arrive à son terme. Malgré une croissance de la population, la consommation par habitant et la consommation globale se réduisent progressivement :

En 1970 la France comptait approximativement 50 000 000 d’habitants, et la consommation moyenne était de 109 litres de vin par habitant et par an, soit au total près de 55 millions d’hl de vin consommés en France par an à cette époque.

En 2007 la population est de 61 000 000 habitants, la consommation par tête  de 5l,8 litres par habitant, soit au total à 32 000 000 d’hl. (source Viniflhor)

Si l’on se réfère à des périodes récentes,  1995/2007, la population croit de 0,5% par an, la consommation de vin par habitant se réduit de 1,15% par an et la consommation totale en France se réduit de 0,91% par an.

Si cette réduction se maintient dans les années avenir, nous serions en 2020 à 35 l. par habitant et par an, au niveau de l’Espagne, de la Grèce ou du Danemark en 2008, sachant que le Danemark a une croissance de consommation de vin par habitant de plus de 3% par an.

Les déclarations de récolte de vin en France, étaient, en moyenne quinquennale en 2001 à 57 500 000 hl. (Tous vins) La récolte 2008 est de 46 500 000 hl. soit une réduction de 19% du volume total et de 3,8% par an sur la période 2002/2007

La viticulture française doit pour équilibrer, récolte/consommation,

- diminuer encore sa production par une réduction des rendements ha. et de sa surface en vigne, et amplifier ce qui s’est produit ces 10 dernières années,

-et  tenter  de développer l’exportation de ses vins.

Mais si la valeur des exportations de vins français progresse petitement, le volume est en régression. Après avoir connu un pic de plus de 16 millions d’hl pendant la période1997/2000, nous sommes tombés en 2004/2005 à un peu plus de 13 millions d’hl. Une légère reprise en volume s’est produite en 2005/2006. Pour compléter le tableau, les importations de vin, ont tendance à augmenter, provenant le l’Union Européenne et aussi du nouveau monde viticole.

Brève analyse et réflexions:

1°-La situation des régions viticoles françaises est profondément différente. Aucune comparaison possible entre les vignerons champenois qui surfent sur la vague médiatique internationale et les vignerons languedociens qui peinent depuis longtemps dans la mutation de leur système de production. Mais au sein de mêmes régions il y a des destinées opposées. Quoi de commun entre « Nuits Saint Georges » et «  Beaujolais » ?  Ces vins peuvent porter l’un et l’autre le nom « Bourgogne » mais leur situation économique est presque opposée. Dans le bordelais, le « Haut Médoc et ses GCC 1855, et l’AOC régionale Bordeaux sont dans des situations de différence économique profondes.

 Malgré leurs problèmes, le Beaujolais, l’AOC Bordeaux, quelques zones du Val de Loire, ou de la vallée du Rhône, ne  réduisent pas  leur potentiel de production.

 Le Languedoc qui possédait 430 000 ha de vigne en 1970, n’en a plus que 270 000 ha. en 2008, et les demandes d’arrachages subventionnées sont toujours plus nombreuses,  les possibilités de financement de l’UE ne peuvent les satisfaire toutes. (Le LR. a commis quelques erreurs majeures lorsque Mariam Fischer Boel a proposé 400 000 ha. d’arrachages subventionnés, pour les réduire à 175 000 ha. devant les refus viticoles français) Je suis convaincu que nous atteindrons en Languedoc le plancher des réductions possibles et des résistances structurelles fortes vers 200 000 ha. de vignoble. Le dynamisme, la capacité de présence sur les marchés internationaux, les coûts de production inférieurs aux autres régions viticoles françaises, l’accès, facilité par le climat, à des modes de production respectueuses de l’environnement, la création de marques internationales, permettront au vignoble languedocien relocalisé et adapté et a ses vignerons jeunes et formés de conquérir de nouveaux marchés, face à la concurrence interne française et internationale. Les réussites commerciales personnelles de vignerons indépendants ou collectives de  caves coopératives , on d’appellations locales ayant un dynamisme international et une qualité reconnue, la rive droite du Rhône située en Languedoc, en fait partie, structureront la viticulture régionale.

 Le Languedoc a constitué depuis près de 30 ans la variable d’ajustement de la viticulture française D’autres régions devront, à leur tour, avoir cette fonction, si celle-ci se révèle à nouveau nécessaire, situation probable.

2°- Les résultats économiques  de la filière viticole, dans la balance commerciale française, en font le premier poste d’exportation du pays, devant de l’aéronautique, (hors la part de production provenant des autres pays européens). Cette situation devrait nous permettre une défense politique majeure de nos productions, à l’image des vignerons espagnols qui ont réussi à obtenir de leur Parlement une protection, a dominante culturelle, de leur vignoble, contre les ligues anti alcooliques. En France des services nationaux et des associations, proches du ministère de la Santé, utilisant des fonds publics importants, attaquent avec succès, la production viticole, alors que les raisons qui justifient cette attitude, la lutte antialcoolique, ne se justifient plus s’agissant du vin, sa consommation se réduisant sans cesse. Nous n’avons pas su, jusqu’à présent, organiser de façon collective efficace, une communication positive, à orientation culturelle, paysagère, touristique, gastronomique du vignoble français, entraînant le pouvoir politique à mettre fin à ces activités destructrices. Notre Président actuel, très loin de ces préoccupations, et n’appréciant pas le vin, ne nous facilitera pas les choses.

3°- Alors que ces pouvoirs publics français prétendent simplifier les contraintes administratives pesant sur les activités productives, la complexité croissante des réglementations viticoles, multiplie les règles, les procédures,  les documents a remplir et fournir, les états périodiques, les registres divers à tenir à jour. C’est en contradiction avec les orientations de l’Organisation Mondiale du Commerce, qui exige une libéralisation générale, les excès réglementaires étant considérés à l’OMC comme des obstacles, non tarifaires, à ses orientations.

 Qui est à l’origine de cette usine à gaz administrative française, d’une complexité telle, que personne n’en comprend l’ensemble des procédures et mécanismes administratifs, et ne peut en préciser les coûts futurs ?? Il est clair pour moi, que cette réforme n’atteindra aucun des objectifs initiaux, simplifier l’offre commerciale des vins français, et  les fiabiliser aux yeux des consommateurs internationaux. Les cahiers des charges remplaçant les anciens décrets d’appellations ou de dénomination, ne laissent plus aucune marge de manœuvre au vigneron, à l’agronome, à l’œnologue, puisque le plus infime détail est codifié et que des contrôles à l’initiative des structures administratives extérieures, indépendantes, seront mis en œuvre.

La politique initiée en 1936 au travers de l’INAO, par des professionnels, entraînés par Joseph Capus, et qui est à l’origine des succès internationaux français, organisation enviée par nos concurrents mondiaux, a disparu. Des technocrates aux courtes vues administratives, ont remplacé les gens du vin compétents, cultivés et dévoués. Désolation !!!!

4° La crise économique mondiale 2008, dont on ne mesure pas encore toute la dimension,  la complexité et les conséquences, aura une influence sur la commercialisation et la consommation des vins français. Les milliers de millions de $ US et d’€ de pertes dont certaines directement dans les réserves personnelles de consommateurs, auront des effets à terme sur les dépenses finales des acheteurs. Il semble que pour le moment ces effets sont différés, la consommation continue d’augmenter aux USA, même si le rythme s’est un peu ralenti, en France et en Europe les premiers indicateurs semblent signifier que la consommation ne diminue pas, mais que les acheteurs recherchent les premiers prix et abandonnent les vins les plus chers. L’année 2009 sera très difficile (insee)

 

Article paru dans Vitisphere : E-lettre N°326 – 05/12/08

Tertiarisation :
Le mot manque d’élégance, mais il traduit si bien l’évolution du secteur vitivinicole français.
Dans les allées de Vinitech, au demeurant assez fréquentées, j’ai vu passer des consultants et des conseillers, des directeurs et des directrices, j’ai vu passer des experts et des spécialistes , j’ai vu passer des jeunes gens passionnés à la recherche d’un emploi dans la filière vin, et j’ai vu passer quelques vignerons mais si peu… tellement peu.
Les vignerons seraient ils en voie de disparition ? Sûrement pas.

Retenez seulement qu’un vigneron crée, en aval ou en amont de son activité, 6 à 7 emplois
.
Et lisez la principale information du jour : Le vin est le premier poste excédentaire de la balance commerciale française…

France : le vin, premier poste excédentaire de la balance commerciale

Le vin est le premier poste excédentaire de la balance commerciale de la France devant l’aéronautique. C’est ce que confirme, Jean-Paul Bastian, membre du comité économique et social (CES) et vice-président de la FNSEA, en réponse à un courrier du président du syndicat des vignerons de l’Hérault, Jean-Charles Tastavy. « Les bons résultats de l’aérospatiale sont en grande partie ceux d’EADS, lequel est un groupe international, tandis que les résultats du secteur Vin sont ceux d’une multitude d’exploitations et d’entreprises viticoles, ancrées sur le territoire français. Il est donc autorisé de penser que le vin soit le 1er poste d’excédent de notre balance commerciale », avançait Jean-Charles Tastavy dans son courrier. Analyse partagée par le vice-président du CES, qui annonce qu’il intègrera cet aspect dans les nouveaux travaux du CES.
Commentaire de Jean-Charles Tastavy, par ailleurs membre du Conseil de modération et de prévention : "Il est navrant de constater que la première filière exportatrice française n’est jamais évoquée triomphalement pour ses performances par les pouvoirs publics qui à l’inverse classe les produits viticoles dans la catégorie des « drogues, toxicomanie » ou autres « addictologies ».En toute logique, la France devrait alors se considérer comme le premier « dealer » mondial en terme de chiffre d’affaires. »

 

Du Vendredi 5 décembre 18h00 au dimanche 7 - 13h00
Portes Ouvertes "Hivernales" au Cellier du Goëlo - 22500 PAIMPOL
Très belle organisation, très bon accueil ; ce fut vraiment un très bon salon constitué d'un public averti, connaisseur et amateur de bons vins. Merci à toute l'équipe du Goëlo

Mercredi 3 décembre de 17h30 à 21h00
découverte de La Croix Chaptal à l'Hardi vin - PARIS 17ème
Deux jeunes cavistes nouvellement installés et déjà très talentueux en savoirs bachiques !!! Déjà une jeune clientèle sympathique en soif de savoir ; à suivre...

Un grand merci à Bernadette et Fanny pour leur soutien dans ce berceau du Rugby qu'est Castanet-Tolosan. A travers leur participation au salon d'Oc et leurs animations tout au long de l'année ; c'est un vrai travail d'ouverture qui s'appuie  sur des fondamentaux de travail en profondeur...

Mi novembre :
Encore un grand merci à Hugues, à son épouse, à leurs parents, à toute l'équipe, à l'ensemble des vignerons présents sans oublier nombre d'hédonistes vinophiles éclairés sans lesquels nous ne pourrions passer de tels moments immémoriaux...
Je serai bientôt de retour parmi vous les 13 et 14 décembre à Hannut.

Début Novembre:
Je tiens vraiment à remercier Patrick Simon de la Cave de Bacchus - Brest et toute son équipe pour leur professionnalisme quant à la préparation et à la réussite de leur 10ème Salon des amis de Bacchus. http://www.bacchusbrest.com
A ces remerciements il faut absolument associer :
les restaurants La Chaumière et le 1001 Lunes que je vous recommande tout particulièrement
Les épicuriens du Finistère qui sont venus à notre rencontre; il est rare d'avoir affaire à une telle soif de savoir !!!

25 Octobre:
Un grand merci à Jean-Marc Aumeras et à sa bande d'amateurs éclairés aveyronnais pour l'excellente journée que j'ai passée grâce à eux; il est toujours réconfortant de voir, contrairement à ce qu'on veut  nous faire croire, qu'il y a de plus en plus de "citoyens" qui recherchent l'authenticité du Terroir !!!
Aumeras Vins & Liqueur à Espallion

Bonjour, 

Pour que ce film qui dénonce les méfaits de la mauvaise  alimentation et des pesticides, réalisé par un français, soit visible le plus  longtemps possible lors de sa sortie en salle, il faut qu'un maximum de  personnes regarde la bande-annonce dans les 3 jours à venir.

http://www.nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/

Faites passer.
Même si vous ne visionnez pas complètement, c'est le nombre de  visites dans les 3 jours qui fera son poids...et aussi, d'allez le voir  nombreux dès la première semaine car la vie d'un film se joue dans les  premiers jours de son existence.

Sortie le 5 novembre du film 'Nos enfants nous accuseront' :  diffusez
l'info dans vos réseaux !

 

 

 Les nouveaux effets bénéfiques du vin

Un verre de vin par jour après quarante ans serait bon pour la santé cardiovasculaire

 Un verre de vin par jour après quarante ans serait bon pour la santé cardiovasculaire Photo: DR/Relaxnews

 Consommer un à deux verres de vin par jour après l'âge de quarante ans serait bénéfique pour la santé cardiovasculaire, d'après une étude américaine publiée dans la revue American Journal of Medicine. D'après les travaux du Dr. Dana King, réalisés auprès de 7.697 adultes âgés de 45 à 64 ans, commencer à consommer régulièrement et en petite quantité du vin après 40 ans entrainerait une baisse du risque cardiovasculaire.

Les participants à l'étude ont été suivis durant quatre années. Selon les résultats obtenus, le risque cardiovasculaire des "nouveaux buveurs", qui se sont mis à consommer un peu de vin après quarante ans, a chuté de 38% en comparaison avec ceux qui sont restés abstinents.

Les meilleurs résultats ont été obtenus chez les femmes qui consommaient un verre de vin par jour, et les hommes qui buvaient deux verres de vin par jour en moyenne.

L'enquête a été menée par le département de médecine familiale de l'université de Caroline du Sud, aux Etats-Unis. Selon le Dr.Dana King, elle suggère qu'on peut conseiller une consommation modérée d'alcool, tout en restant "attentifs au fait que consommer de l'alcool peut comporter des risques".

 

Lettre vinomedia n°201 du 3/3/2008

Cliquez ici avec le bouton droit pour télécharger les images. Pour protéger la confidentialité, Outlook a empêché le téléchargement automatique de cette image à partir d'Internet.L'édito de Benoit Escoffier

 Que de bonnes intentions!!
De tout temps, l’état français a toujours été très fort dans ses contradictions, et il n’y a aucune raison pour que cela cesse aujourd’hui. Je ne sais pas si notre président de la république a lu mon dernier édito, mais dans la foulée, il a décidé d’inscrire la Gastronomie Française à l’UNESCO.

Nous sommes nombreux à applaudir cette décision qui va droit au cœur de tous les intervenants de la filière viticole comme des grands chefs étoilés. Pour que ses intentions soient encore plus claires, le chef de l’état mentionne que le « vin doit être un produit du terroir qu’on ne doit pas culpabiliser ». Les vignerons vont enfin pouvoir être fiers de leur travail sans se cacher ni être montrés du doigt. On a pour habitude de dire qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Il serait plus juste de dire qu’une bonne nouvelle présidentielle n’arrive jamais sans une mauvaise nouvelle: Désormais, la publicité sur Internet est interdite.

Effectivement, le média Internet n’existait pas en 1991, année de la loi EVIN, d’où l’embarras de la justice sur ce point qui a préférer botter en touche. Et nous autres, pauvres journaleux qui pensions que de condamner la presse était scandaleux, nous n’en étions qu’au début d’une véritable chasse aux sorcières. Je pense donc qu’au moment où l’UNESCO inscrira la gastronomie Française au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, celle-ci sera totalement aseptisée, sans goût et sans saveur!

Allez, je vais ce soir me consoler avec un tournedos aux morilles et une bonne bouteille de St Emilion Grand-Cru, avant qu’il ne soit trop tard.


Vitisphere : E-lettre N° 286 du 22/02/08

Economie : Vive le vin et les spiritueux,

Le Commerce extérieur de la France est en piteux état : 40 milliards d’euros de déficit ! Très inquiétant pour l’entreprise France, car il est difficile d’imaginer un changement pour 2008.
Les bonnes performances des exportations des vins et des spiritueux (9,3 Milliards d’euros d’excédent), devraient inciter les dirigeants de la France à encourager les vignerons, les coopératives, les négociants, les industriels à exporter encore plus ! Auront-ils la clairvoyance de redonner aux métiers de la vigne et du vin, souvent décriés, une dimension majeure sur les plans, économique, social, environnemental.
Ce serait un acte pour le développement durable !

 

Vitisphere E-lettre N° 285 - Édito du 15/02/2008 :

Préparons la riposte positive !

Étrange situation.
D’un coté, une économie viticole qui contribue à atténuer l’effondrement du commerce extérieur français.
De l’autre coté, des décisions répressives contre la Presse du Vin (voir la condamnation des journalistes du Parisien) ou la mise en cause des contenus du site Internet d’Heineken, ou encore la suppression de la vente de vin dans les stations services le long des routes et autoroutes…

Bien sûr, nous condamnons la consommation d’alcool au volant ou au guidon ! Mais rappelons, une fois encore que les législateurs doivent de manière urgente :
- Prendre acte que les vins et spiritueux tiennent une place essentielle dans l’économie française,
- Réécrire la Loi Evin pour prendre en compte, l’évolution de notre société ( par exemple le rôle d’Internet dans l’information et l’éducation), l’évolution de la connaissance médicale (partout dans le monde des équipes scientifiques constatent les effets positifs d’une consommation modérée de vin), l’évolution des comportements des consommateurs (La consommation globale d’alcool des français est en baisse depuis 15 ans, et que dans cette baisse globale, seule la consommation de vin diminue, celle de la bière est quasi stable, celle des alcools forts est en hausse…)
De Vinisud, les professionnels du vin doivent lancer une riposte constructive autour de Vins et Société, et de l’Association de la Presse pour le Vin, de Association Nationale des Élus du Vin
 

 

 

Samedi 2 février: encore une réaction à notre nation prohibitionniste :

Législation
Vin & Société : « Il faut donner une définition au terme publicité »

Vin & Société a tenu à réagir au jugement prononcé le 20 décembre 2007 contre Le Parisien Libéré. « Cette condamnation illustre les dérives graves qu’autorise la définition par défaut de la publicité dans le Code de santé publique. Elles font peser sur le vin, produit intrinsèquement lié à la culture, à l’art de vivre et au patrimoine français, la menace d’un tabou médiatique » a déclaré l’association dans un communiqué. Vin & Société a donc écrit au nom de l’ensemble de la filière vitivinicole, au président de la République pour l’alerter sur « la situation absurde provoquée par l’application stricte de la législation en matière de publicité sur les boissons alcoolisées ». De récentes décisions de justice viennent en effet confirmer l’interprétation de la Cour de Cassation établissant que toute évocation, quelle que soit sa forme, du nom d’une boisson alcoolisée, peut être considérée comme une publicité. Ainsi, même si la finalité n’est pas commerciale, le simple fait de rappeler la boisson alcoolisée est considéré comme un acte publicitaire. Pour Vin & Société, « il s’agit indéniablement d’une atteinte à la liberté d’expression de la presse puisque, désormais, tout journaliste s’exprimant sur le vin est assimilé à un rédacteur publicitaire ». Et de poursuivre : « l’application stricte de la loi pourrait même remettre en cause tout acte créatif évoquant le vin : livre, film, poésie, chanson, peinture, etc. ! Non seulement, on ne pourra plus regarder de match des Girondins de Bordeaux à la télévision, mais la plupart des poèmes de Baudelaire seront interdits d’édition en l’état, et de nombreux tableaux du Louvre devront être détachés ». Vin & Société demande au président de la République de réunir rapidement l’ensemble des partenaires pour élaborer une solution, dans un climat dépassionné et respecter son engagement à ouvrir le débat sur les conditions dans lesquelles on peut faire une publicité sur le vin. « Nous ne pouvons pas rester dans cette situation absurde, instable et dangereuse qui pèse sur les médias et sur la filière. Il faut donner une définition au terme publicité, c’est la seule solution envisageable. Nous nous tenons prêts à travailler sur cette définition » a précisé Marie-Christine Tarby, présidente de Vin & Société.

 

Mi-janvier :
Encore une interprétation "très discutable" de l'application de la Loi Evin...
à vous de vous faire une opinion...

Communiqué de presse - Paris, le 15 janvier 2008
Nous venons d’apprendre la condamnation de notre confrère Le Parisien pour une série d’articles parus en décembre 2005 autour du champagne, au motif qu’ils auraient été « destinés à promouvoir la vente d'une boisson alcoolique en exerçant sur le lecteur une action psychologique de nature à l'inciter à la consommation » et auraient dû, à ce titre, mentionner le « message sanitaire prescrit par la loi et précisant que l'abus d’alcool est dangereux pour la santé », selon les termes mêmes du tribunal.
Tout article paraissant dans notre journal fait généralement la promotion « d’une boisson alcoolique » et exerce sur le lecteur une action psychologique de nature à l'inciter à la consommation » puisque l’objet même d’un journal d’amateurs de vin est d’assurer la promotion des meilleurs de nos vins, en décrivant leurs qualités et celles de ceux qui les font.
Nous pourrions donc faire, un jour ou l’autre, l’objet d’une condamnation de ce type. Le lobby hygiéniste, extrémiste et prohibitionniste, aura donc remporté une bataille, non pas sur l’alcool, mais sur deux adversaires bien plus faibles et bien plus débonnaires, le vin et la liberté d’expression. S’attaquer réellement au problème de l’alcoolisme et de sa prévention demanderait certainement plus d’énergie et de courage, alors même que la plupart des spécialistes s’accorde sur le fait qu’une consommation modérée de vin n’est en rien dangereuse pour la santé, et peut même, en restant dans une limite raisonnable, offrir un bénéfice sanitaire pour le consommateur.
Pour autant, il est hors de question que nous fassions mention du message sanitaire que semble requérir le tribunal de grande instance de Paris, pour la simple et bonne raison que nous n’assurons pas la promotion de marques ou de producteurs, mais celle des grands vins français et du monde entier, ainsi que de l’art de vivre à la française.
Nous assurons notre confrère Le Parisien de notre entière solidarité et réfléchissons, en coordination étroite avec l’Association de la Presse du vin et nos confrères spécialisés à la nécessaire riposte que nous nous devons d’assurer face au lobby prohibitionniste. L’arbitrage des pouvoirs publics serait souhaitable, plutôt qu’ils restent dans une attitude ambiguë, se satisfaisant du poids économique et de la contribution de la filière à la balance commerciale, tout en laissant faire ou en facilitant la campagne de dénigrement de nos vins au travers d’une législation manifestement inadaptée à la défense des vins de terroirs que nous aimons.

Thibault Leclerc,

Cela semble plus s'apparenter à une entrave à la liberté de la presse qu'à une information consommateur...
Si vous aussi vous pensez cela, je vous invite à aller signer la pétition de la FIJEV ci-dessous
 

FIJEV - Journalisme vineux et publicité : non à l’amalgame !

« Injuste et dangereuse ». C’est ainsi que la Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains des Vins et Spiritueux (FIJEV) considère la décision rendue par le tribunal de grande instance de Paris qui, dans le cadre d’une plainte déposée par l’Association Nationale pour la Prévention en Alcoologie et Addictologie contre Le Parisien, assimile les articles sur le vin à de la publicité (cf. La JV du 11 janvier 2008). La décision stipule qu’en France, dorénavant, ces articles devront porter la mention obligatoire en matière de publicité sur les produits alcooliques en France : « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». « Nous réfutons énergiquement l’analyse du tribunal qui accorde crédit aux affirmations de l’Association pour la Prévention de l’Alcoolisme et des Addictions : "Toute communication en faveur d’une boisson alcoolisée, telle qu’une série d’articles en faveur du Champagne, constitue de la publicité et tombe donc sous le coup du code de la santé publique". Notre métier n’est pas de faire vendre. Nous ne faisons pas de la "communication", ni de la réclame, nous informons. Nous participons à l’éducation à la qualité, nous ne poussons pas à la consommation. Cette décision de justice doit être révisée », estime la FIJEV.

En attendant une constitution de partie civile dans un procès en appel, la FIJEV appelle à soutenir ses confrères du Parisien et à signer une pétition à l’adresse : www.mesopinions.com

Dans "choisissez une catégorie de pétition", cliquez sur "droit de l'homme" puis
sur "pas d'amalgame entre journaliste du vin et publicité";
merci

Il est parfois troublant de constater que certaines décisions liberticides touchent plus facilement les boissons naturellement alcoolisées que les alcools industriels ou les "prémix" qui eux pourtant alcoolisent nos jeunes !!!

Condamnation pour publicité sur l'alcool: l'APV "continuera à se battre"
L'Association de la presse du vin (APV) a affirmé mercredi, dans un communiqué, qu'elle "continuera à se battre pour mettre fin à l'ostracisme qui régit toute communication sur le vin en France", à la suite d'une condamnation du quotidien Le Parisien.
"L'APV continuera à se battre dans le seul pays disposant d'une loi aussi floue et hypocrite que la loi Evin. Mais nous souhaitons le faire en continuant à dialoguer loyalement avec tous ceux qui ont en charge la protection de la santé publique", déclare Michel Bettane, le président de l'APV, cité par le communiqué.
La publication d'articles rédactionnels sur l'alcool dans la presse s'apparente à de la publicité et doit donc obéir aux mêmes restrictions, a estimé récemment la justice à propos d'une série de reportages consacrés au champagne dans le quotidien Le Parisien en 2005.
Rendu le 20 décembre 2007 par le tribunal de grande instance de Paris, ce jugement a été rendu public mercredi par l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Ampaa), qui avait saisi la justice après la publication d'un reportage sur "Le triomphe du champagne" par le quotidien le 21 décembre 2005.
L'APV regrette que "le tribunal affirme le caractère criminel d'une boisson qui symbolise aux yeux du monde le plaisir de vivre à la française, la valeur du terroir de la nation et du savoir-faire de ses hommes".
Mercredi 16 Janvier 2008

Loi Evin -Une nouvelle condamnation pour le secteur des boissons alcooliques

Décidément, l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) démarre l’année sur le pied de guerre vis-à-vis du secteur des boissons alcooliques. Après avoir fait condamner le journal « Le Parisien » pour une série d’articles sur le Champagne ainsi que le brasseur Heineken pour une publicité parue sur son site internet, l’Association s’est félicitée hier dans un communiqué d’un arrêt rendu le 16 janvier par la Cour d’Appel de Paris dans un litige qui l’opposait aux brasseries FLO pour du Champagne Moët et Chandon. La Cour d’Appel a, en effet, infirmé le jugement du TGI de Paris qui avait débouté l’ANPAA de son action contre une campagne publicitaire en faveur du Champagne Moët et Chandon « La nuit est rose » et contre une action de parrainage des brasseries FLO pour du Champagne Moët et Chandon. Les faits remontent à décembre 2003 et au premier trimestre 2004. Le visuel incriminé, diffusé par voie d’affichage ou dans la presse, représentait, sur fond noir, une bouteille de champagne rosé entourée d’un pétillement de pétales de roses, accompagnée du slogan « la nuit est rose ». En complément de cette campagne, les brasseries FLO ont communiqué dans la presse sur une opération promotionnelle (remise de 20 € sur l’addition en cas d’achat d’une bouteille de Moët et Chandon) en utilisant un visuel conçu dans le même esprit. « Pour la Cour d’Appel, le slogan "la nuit est rose" fait sortir cette publicité du cadre des mentions autorisées par l’article L3323-4 du code de la santé publique » déclare l’ANPAA. L’utilisation de ces termes « crée une association d’idées entre la consommation de ce Champagne rosé et le fait de voir la vie en rose, ce qui dans le langage commun signifie avoir une approche euphorique de la vie ». Cette association d’idées est « accentuée par la mise en valeur de la couleur rose par contraste avec le fond noir symbolisant la nuit dont il se dégage une référence à la fête, et par les pétales effervescentes qui renforcent l’idée d’euphorie  ; que c’est précisément pour éviter dans un but de santé publique de tels amalgames mettant en jeu la subjectivité, que le législateur a voulu limiter la portée des références symboliques qui sont le propre de l’art publicitaire, pour n’autoriser que les références les plus objectives possibles ». Quant au parrainage, la Cour constate que le fait de diffuser une publicité pour les brasseries FLO, qui intègre et reproduit une affiche pour le champagne Brut impérial rosé, est un acte de publicité, tant pour le produit que pour l’annonceur. « Il s’agit donc bien d’un acte de parrainage » insiste l’ANPAA, en faveur de laquelle les prévenus sont condamnés à verser 30 000 euros de dommages et intérêts.

 

Début décembre :
On voit de plus en plus de magnifiques décorations extérieures  de maisons "enguirlandées" dans les villes; de plus en plus de maison s "lumineuses" dépensant de l'énergie, comme l'an passé... et pourtant on parle de Grenelle de l'environnement, de pouvoir d'achat...
Pourquoi continuer à encourager ce genre de manifestations puériles  et destructrices pour l'environnement ?

Mercredi 28 novembre :
Ce n'est pas encore décembre, et pourtant ça y est, les villes ont déjà mis leur parures de Noël !

 

Mi octobre :
Que de bonnes nouvelles en ce début d'Automne :
- Très beau millésime 2007 pour les Vins du Sud; mais comment le faire savoir ?
- Très bonne revue de presse pour le Domaine La Croix Chaptal,

Juste un bémol ;
Ce n'était vraiment pas la peine de sortir la meilleure équipe du monde de l'ovalie si s'est pour perdre contre les anglais 8 jours plus tard...


Article de Jean Clavel

Historien Vitivinicole - Libre penseur
ayant exercé des responsabilités syndicales importantes

Crise 2007

Crise viticole centennale La gravité de la crise viticole actuelle est largement sous estimée par les autorités publiques, par les élus politiques, par les responsables professionnels viticoles. Certains qualifient la crise 2006 qui aura des prolongations plus graves encore en 2007, si les choses, politiques, professionnelles, administratives vont  dans le même sens, ce qui est malheureusement prévisible, de crise centennale !!! Je partage cette opinion.

Cette situation rappelle celle de 1907, puisque des débats sur la crise de cette époque ont commencé en 1901, au Parlement, au Gouvernement, dans les administrations, dans les instances professionnelles, entre les représentants de la viticulture et les représentants des producteurs de betteraves, auxquels il faut associer les représentants des industriels du sucre et de l’alcool issus de la betterave. Ayant accès aux archives détaillées de cette époque, je puis affirmer que ces débats étaient nombreux et approfondis, mais sans résultat notable, sur le marché des vins de vignerons qui restaient profondément déprimés.

Les vins industriels fabriqués à l’aide de raisins sec, de compléments chimiques, de sucre de betterave et d’alcool, les facilités données aux cavistes et distributeurs des places de consommation, à qui on tolérait, au niveau des administrations, qu’avec 2 barriques de vin on pouvait en vendre 3, ce qui se faisait par ajout d’eau et d’alcool de betterave, était une des causes principales de la mévente des vins de vignerons. Certains historiens de cette époque prétendent que la crise venait exclusivement des excédents de production de la viticulture, ce qui est une affirmation fausse.

L’explosion  a débuté en mars 1907, et a eu pour étincelle, l’action improbable de quelques personnes à Argeliès à la frontière de l’Aude et de l’Hérault , conduites par un personnage de roman, perçu localement comme un illuminé, esprit chimérique qui ne doutait pas de ses inspirations que l’on appelait « lo Cigal ». Aucun des élus politiques ou représentants professionnels ne croyait au succès de ce mouvement. Ernest Ferroul, député maire de Narbonne, qui plus tard, prendra la tête du mouvement, après que Marcelin Albert ce fût déconsidéré, a refusé de rencontrer la délégation d’Argeliès.   La situation était tellement difficile dans les villages viticoles du Languedoc et du Roussillon, que les premières manifestations organisées par le Comité d’Argeliès ont eue, tout de suite, un succès inespéré, et la montée en puissance a été très rapide. Du 11 mars au 9 juin, en 90 jours, une mobilisation générale a eu lieu sur 3 départements, entraînant des mouvements dans tous les vignobles de France et d’Algérie, le 9 juin plus de 600 000 personnes étaient réunies à Montpellier, la grève des impôts, la démission des municipalités, décidées et appliquées.  Le 11 mars, les 80 vignerons d’Argeliès ont fait le pied de grue devant la sous préfecture de Narbonne, demandant à être reçus par la Commission Parlementaire qui siégeait à l’intérieur  avec les élus de l’Arrondissement. Ce n’est qu’en fin d’après midi que 3 délégués d’Argeliès ont été reçus quelques minutes. Ce n’est que lorsque la presse régionale et nationale, ayant pris la mesure des évènements, a donné échos aux revendications du Comité d’Argeliès, que les élus ont rejoint le mouvement.

Comparaison n’est pas raison, mais la situation viticole actuelle est aussi difficile  que celle de 1907, la crise est générale et atteint la filière en entier, les licenciements se multiplient chez les réparateurs-vendeurs de matériel viticole, chez les commerçants offrant des produits et des services aux viticulteurs, les déficits budgétaires de nombreuses caves coopératives et leurs unions s’aggravent, réduisent de façon importante les versements aux adhérents et le Crédit Agricole met en place des pare-feux. Le négoce n’est pas à l’abri, car son chiffre d’affaire et  ses marges se réduisent. Il s’y ajoute d’autres faits, qui n’existaient pas en 1907, la lutte anti-alcoolique qui se traduit par une lutte anti-vin, entraîne une  aggravation de la désaffection des consommateurs en particulier des jeunes, c’est l’objectif du ministère de la Santé. Les Etats Généraux de l’Alcool qui se développent partout en France et vont se clôturer le 5 décembre 2006 à Paris, contribuent à la dépression morale de la filière.   Des techno-structures viticoles nationales comme l’INAO,  impliquées dans les causes du développement de la crise, mettent en place des mesures de sauvegarde de leur administration, qui aggravent la situation à la production. Ces décisions, transformation des systèmes d’agrément des vins, remplacement des syndicat d’appellation par des structures administratives obligatoires, modification de la hiérarchie des vins AOC, qui ont des conséquences sur le coût final du produit, ce qui est contre productif, dans la situation de baisse des prix de vente à la production, sont incompréhensibles. Ces développements sont des contre sens par rapport à la nouvelle politique viticole européenne en discussion (OCM),  qui sera appliquée en 2008, et dont l’objectif est de libéraliser totalement la filière, dans le cadre de la mondialisation. Liberté totale de plantation, plus de casier viticole et de droits, 2 catégories de vins, les IGP et les vins de table, ceux-ci pourront porter sur l’étiquette le nom du producteur ou du Domaine, le nom du cépage et le millésime, les règles mondiales….Bien entendu plus d’aide à la plantation, à la distillation…Il est même question de permettre,  en application des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) l’achat, en UE,  de raisins ou de jus de raison sur le marché mondial, qui prendraient la nationalité du pays importateur et élaborateur du vin.

C’est l’incohérence totale de la politique viticole française par rapport à celle de l’UE, qui est inquiétante, ajoutée à la politique anti-vin qui ne veut pas dire son nom. Existe-t-il un Marcelin Albert en gestation quelque part ?

Jean Clavel

11/10/2006


Autres réflexions que je vous conseille de lire

 

Chaptalisation

Chaptalisation 2006.

Lorsque J. Capus  père des AOC en France a mené de 1906 à 1940 son combat victorieux pour la qualité, par la reconnaissance légale des règles de production des vins AOC, il a introduit la notion de degré alcoolique minimum car c’était, alors, un moyen technique de distinguer les vins de Coteaux des vins de « palus ». Il explique alors, en 1930, les risques de dérives bordelaises, dont nous avons les manifestations aujourd’hui, puisque la quasi-totalité de la Gironde est classée en AOC.

 La célèbre commune de Barsac, qui appartient à la région de Sauternes, se trouve située aux bords de la Garonne sur des terrains graveleux. Entre ces terrains et la Garonne se trouvent les alluvions du fleuve, d'une toute autre nature agrologique, argileuses et humides, beaucoup plus propres à la culture des prairies qu'à celle de la vigne, et dont une partie même est en oseraies.
Cependant, un certain nombre de propriétaires de la région ont planté ces terrains en vignes rouges fournissant des vins ordinaires. A cette époque, un jeune viticulteur, que je connaissais bien, propriétaire d'un domaine situé en partie dans les Graves et en partie dans ces terrains argileux, dits " Palus ", vint me demander conseil sur la façon de surgreffer la vigne….Cette opération est peu pratiquée en Gironde  mais elle permet de transformer rapidement la nature d'un vignoble sans avoir besoin d'arracher les vieux ceps. Je demandai à ce viticulteur pourquoi il tenait à se livrer à cette opération. Il me dit qu'il voulait transformer en vigne blanche la vigne rouge de sa Palus parce qu'avec la loi qui venait d'être promulguée, les vins blancs de cette vigne auraient droit à l'appellation " Barsac " et à celle de " Sauternes ", par conséquent, puisque Barsac est une des cinq communes du pays de Sauternes. Je fus scandalisé de cette réponse et montrais à mon interlocuteur que les vins de ce nouveau vignoble n'auraient nullement les qualités du véritable Barsac provenant de terrains graveleux, qu'ils seraient de nature à décevoir l'acheteur et à discréditer l'appellation. C'est ainsi que je vis se transformer le vignoble rouge des vins ordinaires des Palus de Barsac en un vignoble blanc, ayant droit aux célèbres appellations de ceux qui avaient fait la renommée de ces appellations. C'est ainsi également que, dans le Bas Médoc, on substitua aux anciens vignobles français des hybrides franco-américains à grand rendement d'une culture plus facile, résistant aux maladies, mais dont les vins étaient de beaucoup inférieurs aux vins de produits par les anciennes vignes françaises de cette région. Je dois dire que je fus effrayé de ce mouvement que je craignais et que j'avais prévu dans mon rapport de 1906. La législation viticole venait ainsi de s'égarer dans une redoutable aberration. Que ce mouvement continuât à se produire dans tous les grands vignobles de France et c'en était fait de la réputation de nos grands vins………..
 

 Les dirigeants actuels de l’INAO devraient méditer ces quelques phrases de leur grand ancien, dont ils célèbrent la mémoire, mais dont ils oublient,  trop souvent, les messages.

           Le Comité National de l’INAO va donner, début septembre,  les autorisations de chaptalisation pour les vins AOC de la récolte 2006 La décision de chaptalisation  concerne les vins produits dans les zones viticoles françaises classées par l’Europe en B et C1a  et par exception en Gironde pourtant classée en C2 comme le Languedoc ou la Provence régions ou la chaptalisation est absolument prohibée.

La chaptalisation des vins AOC est une méthode française d’adjonction de sucre de betterave au moût de raisin qui, de pratique qualitative exceptionnelle est devenue,  dérive tolérée par l’INAO, un avantage acquis systématique d’une partie importante de la production des vins AOC français, sauf ceux produits dans le sud du pays. C’est annuellement plus de 60 000 tonnes de sucre utilisées officiellement en chaptalisation, facilité qui entraîne des fraudes incontrôlables. La chaptalisation française est contestée en Europe et dans le monde, un débat auquel on a donné peu de publicité a eu lieu avec le gouvernement australien, parce que la France refusait l’entrée dans le pays des vins australiens a cause de pratiques de vinification non autorisées (copeaux de chêne), l’Australie, en mesure de rétorsion, menaçait de refuser l’entrée de vins français (Champagne) pour cause de pratique non autorisée en Australie (chaptalisation). Un compromis a été trouvé, les copeaux de chêne sont autorisés en France. (en cours d’application) La nouvelle OCM (organisation commune de marché) en cours de discussion à Bruxelles prévoit l’interdiction totale de la chaptalisation en Europe, à la demande, en particulier, de l’Italie et l‘Espagne qui l’ont prohibée depuis très longtemps.

 La chaptalisation des vins AOC provoque la création artificielle de volumes importants de vins, directement et par effet induit.

1°-Directement par le volume de sucre incorporé, pour certains Grand Crus Classés le bénéfice peut être considérable, lorsque le prix au col est très élevé, (le 2005 en primeur de certains GCC bordelais dépasse 500€ au col), à 30 hl ,ha. avec 1°5 de chaptalisation c’est 30 cols ha. en plus à la vente. Alors que la chaptalisation n’est pas nécessaire, dans ce cas, au plan qualitatif, elle est utilisée pour une simple question de volume.

2°-Indirectement, elle facilite le développement de production supplémentaires en rendement à l’ha., et  elle permet la mise en production de surfaces de terres qualitativement inadaptées, 2 exemples :

1°) mon 3° fils a effectué des stages de longue durée dans un château bordelais de l’Entre 2 Mer, taille et récolte, (plantations large mécanisée) Le propriétaire lui disait : ma meilleure vigne c’est mon stock de sucre dans la cave

 2°) une famille d’agriculteurs rapatriés d’Algérie dans les années 60  avait acquis en Gironde une exploitation d’élevage laitier bovin,  proche de la Gironde, transformés maintenant en beau vignoble

 Il existe des méthodes plus naturelles lorsqu’il s’agit de pallier à l’insuffisance de sucre du raisin, procédées qui ont l’avantage de réduire la production globale, ce qui en période de surproduction est un avantage considérable, moûts concentrés rectifiés endogènes, osmose inverse…

Quelques données : (source VINIFLHOR)

 Les prévisions de stock de vin en cave à la production et au négoce à fin juillet 2006 viennent de tomber et le Comité National de l’INAO pourrait s’appuyer sur des données statistiques sérieuses pour supprimer dans certains secteurs la chaptalisation.

 Languedoc-Roussillon

 Stock  AOC  2005 …….. 3 879 000 hl.

                                  2006 …….. 3 643 000 hl.  soit une diminution de -6,01 %

-Aquitaine

 Stock AOC  2005………10 809 000 hl.

                                2006……… 11 500 000 hl      soit une augmentation de +6,4%
-Midi Pyrénées

Stock AOC  2005………. 985 000 hl.

                                2006…… ..1 170 000 hl      soit une augmentation de +18,8%

Variation des stocks VQPRD en France 1995/1996 et 2005/2006 :

 VQPRD             95/96       19 014 000 hl
VQPRD       2006/2007      28 653 000 hl  soit + 50,9 %

 Notre région LR apparaît comme le bon élève des AOC qui maîtrise sa production comme elle le fait depuis 10 ans.

 Le gros problème AOC français est bordelais : sur 28 653 000 hl de stock AOC français en 2006, l’Aquitaine en détient  11 500 000 soit  40 % du volume dont la majorité en Gironde. Il s’agit pour certains produits, de vins  en cours d’élevage, il n’a pas varié entre 1995 et 2006, autour de 7 000 000 d’hl, le reste soit environ 4 000 000 d’hl constitue l’excédent structurel de la Gironde qui pèse sur le marché français. Et ce n’est pas l’engagement de distillation 2006 de Bordeaux AOC subventionné des 1432 contrats pour 368 048 hl qui rétablira l’équilibre….(LR :386 contrats pour 162 031 hl)

Les conséquences directes de la chaptalisation :

            En 30 ans la superficie AOC a progressée en Gironde de 81%  et le rendement moyen ha. AOC  de 53% .C’est maintenant ¼ de la production française AOC.

 Les attributions annuelles de droits de plantation ont permis la transformation d’exploitations de polyculture élevage qui étaient autrefois, accessoirement viticoles, en exploitation de monoculture viticole. Ce développement a été facilité par l’octroi annuel par « dérogation »jusqu’à  2°5 de chaptalisation.

            C’est grâce à la chaptalisation que les zones de Bordeaux génériques, les Bordeaux supérieurs, certains  Graves, les Entre deux Mer, ont pu développer aussi massivement leur production.

            Pendant la même période de 30 ans, la superficie totale du vignoble de l’Hérault a diminué de 34% et  le rendement moyen ha. des VQPRD produits dans le département a été réduit  de 32 %.

              Au plan conjoncturel, les moyens dont dispose le CIVB (Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux)   permettent  aux metteurs en marché d’ « acheter du linéaire » en GD, les autres productions de moindre notoriété sont exclues, dont principalement les productions Languedociennes.

Etant donné les volumes en cause, le poids politique des professionnels et des élus de ce département, la puissance financière du secteur qui donne les moyens de communication, le problème des AOC en France est dominé par le problème girondin. Il est, pour les producteurs AOC languedociens, en particulier de vin rouge, déterminant.

             La chaptalisation girondine entraîne directement ou indirectement la création annuelle de 1 000 000 d’hl. de vin AOC. C’est ce volume qui plombe  le marché national.

 Le lobby des viticulteurs chaptalisant est très puissant dans les organisations professionnelles viticoles parisiennes, dans l’administration et la politique. Si puissant qu’aucun des responsables professionnels viticoles nationaux venant du sud du pays, ne peut soulever ce problème, celui qui oserait le faire perdrait rapidement son mandat national.

 En résumé :
 
1°- Les excédents de production des vins AOC  déséquilibrent de façon importante  ce marché et une distillation exceptionnelle est financée par l’Union Européenne, ce qui ne règle pas le problème de fond   Comment justifier le recours à la chaptalisation qui augmente la production alors que la PAC finance  la destruction d’excédents ?  Au moment où la politique viticole commune est fortement contestée, la chaptalisation  est une incohérence majeure de la politique française.

 2°- L’ INAO a pour mission principale de faire respecter la pureté des origines  des vins AOC français.  Un corpus règlementaire complexe et important  a été, au fil des ans, élaborée et mis en œuvre par des services administratifs de terrain compétents et efficaces. Le recours au sucre de betterave est tout à fait contraire aux principes défendus par l’Institut, il est un élément   modifiant la composition du vin qui n’est plus, après chaptalisation, le produit original et exclusif du terroir. (L’addition de sucre exogène au raisin est contraire à la définition du vin, Claude Flanzy, in « œnologie : fondements scientifiques et technologiques »)

3°-La loi Santé Publique  votée au Parlement en août 2004  a décidé que la consommation humaine d’alcool devait être réduite en France de 20%  en 4 ans.  Cette réduction concerne en premier lieu les vins puisque plus de 60% des alcools consommés en France l’ont pour origine. La décision de chaptalisation qui serait prise par les pouvoirs public est en totale contradiction avec la loi précitée, c’est une incohérence politique grave : un texte règlementaire favorise la production artificielle d’alcool consommé par les français, alors qu’une loi institue une réduction programmée de cette consommation.

 J’attire l’attention du ministre sur l’incohérence de la politique  dans ces domaines, lui demande d’interdire la chaptalisation vinicole en 2006 sauf en Champagne et en Alsace, et de favoriser l’utilisation éventuelle de moûts concentrés ou concentrés  rectifiés endogènes dans les limites légales de production des vins concernés. Si l’INAO propose au ministre de l’Agriculture de signer le décret autorisant la chaptalisation  il devrait, pour la première fois, refuser de donner force de loi à cette décision.

 Jean Clavel :

10/08/2006

Commentaires

J'ai commis une erreur sur la définition de la zone viticole européenne actuelle de la Gironde, elle n'est pas C2 comme le Languedoc, mais C1a. Ce qui change tout du point de vue chaptalisation. Lorsque les zones pouvant chaptaliser étaient définies à partir des aires de Cour d'appel, Bordeaux était comme Montpellier Nîmes, Aix en Provence classé en zone non chaptalisante, ça a changé, donc légalement aprés autorisation annuelle de l'INAO la Gironde peut non exceptionnellement chaptaliser, jusqu'à 2°......

Ecrit par : Jean34 | 17.08.2006

 

Mondialisation de la viticulture :

 La Commission Européenne propose une nouvelle OCM vin, (Organisation commune de Marché) changement radical de politique viticole européenne qui comporte de nombreuses propositions. Certaines  sont dynamiques et positives, il en est d’autres qui sont mortifères. C’est une base de discussion en vue de préparer la décision finale qui revient, encore, au Conseil des Ministres.

 Dans le droit fil des demandes de  l’OMC, (Organisation Mondiale du Commerce) la Commission propose que la libéralisation du commerce des vins aille jusqu’à la possibilité d’importer en Europe, a droits réduits, des raisins, des jus de raisins de pays tiers, de les transformer en vin en UE, et le vin produit pourrait alors s’appeler Vin de France, ou vin d’Espagne, ou vin d’Allemagne suivant le lieu ou il serait transformé, même s’il vient d’Argentine ou d’Australie.  Son étiquette pourrait aussi porter un millésime ou un nom de cépage. C’est la « mort subite » de nombreux secteurs de production viticoles  européens, le coût de production étant un facteur fortement concurrentiel.

 Pour rendre cette mort plus douce, la commission propose une prime d’arrachage définitif des vignes, (400 000 ha. dont 100 000 ha. pour la France)  prime très incitative la première année, qui serait dégressive sur 5 ans. La mondialisation de l’économie viticole est une réalité en marche dont on ne mesure peut être pas toutes les conséquences.

Ce cycle a commencé pour de nombreuses productions de biens et services, lors de la signature de l’acte final des accords du GATT le 15 avril 1993 à Marrakech, qui a entériné la création d’une instance internationale, l’OMC basée à Genève. La France a signé ces accords, comme 175 pays, engagements si importants, sans véritable débat mettant en valeur leur nature, et leurs conséquences collectives, à moyen et long terme. 

L’article XVI-4 du traité instituant l’OMC donne la mesure des prérogatives de cette institution : « Chaque membre assurera la conformité de ses lois, règlementations et procédures administratives avec ses obligations telles qu’elles sont énoncées dans les accords ».

 Jean Marie Rauch ministre du commerce extérieur a suivi les négociations du GATT pour la France de 1988 à 1991. Après les accords de Marrakech, il confiait a un ami : Au GATT je n’ai jamais compris ni ce que l’on négociait, ni comment négocier, j’avais à lire une position préparée par les experts, je ne savais pas qui étaient les experts français…... Mais ce que je sais, c’est que les experts américains, des firmes d’avocats d’affaire, avaient toujours le dessus !!!

Voila comment la France a négocié la mondialisation, en envoyant un « second couteau » appuyé par des experts  parisiens, avec lesquels il n’avait aucun contact.  En ce qui concerne la viticulture c’est encore plus énorme dans l’indifférence des conséquences à terme. J’ai le souvenir de l’attitude de l’INAO qui reflétait celle des spécialistes du ministère, au moment (vers 1970) de l’adaptation des législations françaises aux règles européennes lors de la mise en place de la politique agricole commune. C’est le même processus, qu’actuellement,  pour l’OMC. C’était l’ignorance totale, on peut même dire le mépris total, des processus en cours. Puis ça été la tentative de faire appliquer par la Communauté Européenne les règles françaises dominées par certains lobbys, et le résultat ça été le système à deux vitesses les VQPRD et les Vins de table dont les Vins de Pays, qui en 35 ans,  a progressivement organisé la crise majeure actuelle.

  Pour permettre aux partenaires de digérer l’ensemble des mesures en préparation, la nouvelle OCM, l’application de la Loi d’Orientation Agricole du 05/01/2006  qui a modifié la fonction de l’INAO,  des syndicats d’Appellation ou de vins de Pays, et par voie de conséquences la fonction de VINIFLHOR (ex ONIVINS)  le ministère de l’Agriculture, inspiré par l’exemple espagnol, a incité par le moyen des Préfets de région,  la création de  Comités de Bassin Viticoles réunissant tous les partenaires de cette branche d’activité.

L’Espagne a, depuis quelques années, décentralisé totalement la gestion viticole au niveau de ses régions, aux pouvoirs sans comparaison avec ceux des régions françaises. Outre Pyrénées elles  sont  puissantes,  organisées, et facilitent l’action économique et commerciale.

Les Bassins Viticoles, à la française, sont dans un premier temps des instances de concertation, qui n’auront  vraisemblablement pas de pouvoir décisionnel mais pourraient organiser une gestion cohérente, dans un certain nombre de domaines essentiels, comme  l’arrachage non maîtrisé et généralisé qui mettra en situation d’échec des structures économiques en particulier coopératives.

C’est dans ce cadre que la profession viticole, les élus, les administrations devraient  élaborer un programme à moyen et long terme destiné à adapter la viticulture régionale à la  problématique commerciale nationale et internationale actuelle. Mais ce programme est purement virtuel, puisque toute décision devra être validée par le pouvoir central parisien.

            Les orientations et décisions prises  ne seront pas suffisantes et n’exonèrent pas le pouvoir politique national de ce qui relève de sa responsabilité et qui ont des conséquences irrémédiables sur la situation viticole régionale. Les décisions viticoles se prennent à l’INAO ou à VINIFLHOR, organismes dans lesquels l’Etat a une fonction régalienne. Lorsque l’INAO donne le droit de chaptaliser, l’Institut  ne peut le faire que si l’Etat est consentant, alors que l’incohérence de sa politique est manifeste dans ce domaine, il souhaite réduire la consommation de vin au travers de sa loi « Santé Publique » pour limiter la consommation d’alcool en France, et dans le même temps il favorise la production d’alcool artificiel par la chaptalisation. De même lorsque des droits de plantation ont été attribués de façon excessive à certaines régions, l’Etat, par son silence, est complice de ces erreurs et devrait en supporter les conséquences néfastes.

            Mais il est indispensable de mettre à plat la politique viticole régionale, analysant les causes de la crise, internes et externes à la production, leurs conséquences, afin qu’une concertation sans passion permette de clarifier les choix. La mise en place d’une politique viticole unitaire régionale est la dernière chance de maintenir un potentiel relativement important de vignes en LR. Si nous persistons dans nos divisions stériles, claniques, de chapelles, d’hommes, la viticulture régionale du L.R. reviendra à ce qu’elle fût au début du 19° siècle, avant la création des Chemins de fer.

Nous entrons dans une campagne électorale de longue durée, et il serait peut être opportun de poser des questions qui fâchent aux partis en présence et aux futurs candidats.

Que penser de la mondialisation ? Que nous apporte-t-elle ? Quelles sont les conséquences à terme sur la société française ? La mondialisation est-elle compatible avec la présence d’une population immigrée importante et avec une politique sociale ambitieuse ? De nombreux secteurs d’activités diverses ne sont-ils pas condamnés à une disparition prochaine du fait de la concurrence provenant de pays à bas coût de production, salaires à 10% des salaires français, coût de transports réduit par le système des conteneurs…La présence d’un secteur de fonction publique français important aux avantages acquis intouchables (sécurité de l’emploi, salaires, retraite…) est-il compatible avec la mondialisation qui entraîne précarité des emplois, nivellement par le bas des salaires, mise en concurrence avec les pays tiers. En ce qui concerne notre secteur viticole, des sociétés françaises sont leaders dans la mondialisation, Pernod Ricard, est le 2° mondial, mais ne vend pas une bouteille de vins français en dehors du Champagne dont elle est propriétaire. Le rachat d’Allied Domecq, leader des vins espagnols, par P.R. lui permet de développer la concurrence aux vins français par notre voisin immédiat.

Quel avenir les vins français, dont les coûts de production sont très élevés, avec des facteurs d’emploi de main d’œuvre importants, à cause de la structure du vignoble, peuvent-ils avoir, alors que notre voisin espagnol à un SMIG agricole égal à 50% du SMIG français, avec des structures de production plus proche du nouveau monde, et un soutien efficace de leurs pouvoirs publics ?

 Il nous faut poser toutes ces questions, car  l’endettement de l’Etat Français est tel que les futurs gouvernants élus en 2007 devront prendre des mesures drastiques, augmentation des impôts, fusion CSG/TVA,……J’ai le souvenir du passage de la TVA de 15% à 19,6% au lendemain de l’élection, alors que l’élu Président avait promis la baisse des impôts !!…. Il en résultera une augmentation des coûts de production et diminution de la compétitivité de la production. La France nécessairement va s’appauvrir, c’est inévitable, donc moins de pouvoir d’achat, et baisse des prix moyens des produits achetés…..Il faut intégrer cette problématique dans nos stratégies viticoles futures….

Tout cela c’est la conséquence de la mondialisation, peut être inévitable, mais il nous faut intégrer cette donnée essentielle dans nos décisions d’entreprise et agir en conséquence.

 Jean Clavel

03/07/2006

1907 La révolte vigneronne en Languedoc-Roussillon